Cette étudiante entrepreneuse strasbourgeoise mène une campagne de financement participatif sur Ulule pour lancer Cassabé, sa marque de crackers sans gluten et fabriqué par des femmes au Honduras, afin de contribuer au « développement local de ces communautés ».
Qui êtes-vous ?
Léa Blanchard : j’ai 25 ans et je suis étudiante-entrepreneure. Après avoir effectué mon cursus universitaire en Angleterre, j’ai travaillé en freelance en tant que traductrice-interprète ce qui m’a permis de beaucoup voyager autour du monde. De retour en France, j’ai décidé de concrétiser mon idée entrepreneuriale que je gardais dans un coin de ma tête depuis plusieurs mois.
Qu’est-ce que Cassabé ?
Léa Blanchard : Cassabé, c’est la première marque des crackers d’Amazonie aux 2000 ans d’histoire ! Traditionnellement, le Cassabé est l’équivalent de notre baguette pour les indiens d’Amazonie et des Caraïbes. Les crackers sont fabriqués artisanalement par une communauté de femmes afro-caraibes en Honduras, selon une recette transmise de mère en fille depuis des générations. La production se fait à partir d’un seul ingrédient qui est le manioc. Celui-ci est épluché, râpé et pressée afin d’en extraire l’eau. Cette farine fraîche ainsi obtenue est ensuite étalée sur une grande plancha et lentement cuite au feu de bois. Le Cassabé conserve donc toutes les fibres du manioc.
Comment avez vous eu l’idée de Cassabé ?
Léa Blanchard : L’aventure Cassabé a commencé lors d’un voyage au Vénézuela : malgré ma soif de découvrir le monde, mon régime alimentaire sans gluten complique beaucoup les choses et voyager est souvent une sacrée galère… Ma rencontre avec les indiens d’Amazonie qui confectionnent le pain-crackers Cassabé a changé ma vie. Le Cassabé se substitue au pain et remplace les galettes de riz que je dois toujours amener aux quatre coins du globe. De retour en France, je n’avais qu’une idée en tête : faire connaître ce cracker presque miracle qu’est Cassabé.
Pourquoi avez-vous décidé de confier la production à des femmes au Honduras ?
Léa Blanchard : Je voulais avant tout que la production des crackers soit réalisée localement, en Amérique Latine, afin de bénéficier du savoir-faire des amérindiens tout en contribuant au développement local des communautés. J’ai tout d’abord contacté les producteurs que j’avais rencontré au Vénézuéla mais la situation politique actuelle de ce pays ne nous permet malheureusement pas d’établir un échange commercial. Il m’a fallu près de 6 mois de recherche pour enfin dénicher des crackers Cassabé produits par ces femmes Garifuna en Honduras que j’ai sélectionnées pour leur savoir-faire artisanal et la qualité de leurs crackers.
Vous êtes actuellement en crowdfunding, à quoi ce financement va-t-il vous aider ?
Léa Blanchard : Le crowdfunding sur Ulule va nous permettre de lancer la première production des crackers Cassabé. La production et le haut coût lié au transport maritime pour l’importation requièrent un nombre minimum de commandes qui représentent plus de 5000€. Ce financement viendrait s’ajouter à d’autres demande de fonds en cours.
Dans quel contexte s’inscrit Cassabé ?
Léa Blanchard : Cassabé touche principalement les secteurs du snacking sain, sans gluten et éthique, tous très dynamiques. Avec plus de 5 millions de consommateurs sans gluten, la France est pourtant très en retard sur ses voisins européens. Le marché est dominé par une poignée de marques qui offrent des produits sans gluten mais pas forcément sains ni éthiques. Cassabé s’inscrit dans ce vide laissé par les marques, au carrefour entre produits sains, sans gluten ET éthiques. Les enjeux sont énormes avec une augmentation des maladies liées à la « malbouffe » et le développement exponentiel des intolérances alimentaires, la voie est presque libre pour que de nouvelles marques s’installent…
Un petit conseil pour des entrepreneurs qui se lancent ?
Léa Blanchard : J’en ai 3 même ! Patience car au début c’est lent, et ce début peut prendre beaucoup plus de temps que l’on s’imagine… Persévérance car il y a beaucoup de hauts et de bas. Presque rien ne se passe comme prévu. Il faut apprendre à gérer les aléas et à continuer malgré tout. Croyance : beaucoup (trop) de fois vous allez douter, on va vous faire douter de vous et du projet. Y croire donne des ailes et la confiance pour continuer pour ne rien regretter plus tard.