Fabien Schmitt , Activ’Action : « ne pas se résigner au chômage »

L’association alsacienne Activ’Action organise des ateliers pour aider les personnes en recherche d’emploi à reprendre confiance en eux et mieux mettre en avant leurs atouts. L’année dernière, près de 300 personnes ont assisté à l’un de ses ateliers. Fabien Schmitt, l’un des cofondateurs, nous détaille histoire et actualités de l’association.

 

Pouvez-vous nous parler de votre parcours professionnel ?
Fabien Schmitt : Avant de co-fonder Activ’Action, j’ai eu plusieurs expériences professionnelles dans des domaines très différents. Après avoir effectué un DUT en communication à Illkirch, j’ai travaillé dans les relations publiques pour un groupe brassicole. Cette première expérience professionnelle est venue après 5 mois de recherche, j’ai vécu ma première période de recherche d’emploi. Après 3 ans, j’ai décidé de me lancer un défi personnel, partir en Australie, seul avec mon sac à dos.

 

A mon retour en France, j’ai connu une période de chômage de plusieurs mois. Je l’ai utilisée pour tester de nouvelles expériences dans un secteur que je connaissais pas : le social. J’ai effectué plusieurs missions de bénévolat dans le milieu musical et pour enchaîner sur une mission de Service Civique dans le domaine du Culturel et de l’intergénérationnalité. C’est lors de cette expérience que j’ai rencontré Emilie Schmitt qui est la co-fondatrice d’Activ’Action.

 

J’ai entamé des études pour devenir Assistant de Service Social que je n’ai pas terminé car j’ai été rappelé par mon premier employeur. J’ai retravaillé dans les relations publiques pendant 2 autres années. En parallèle de ces activités, nous avons commencé à monter Activ’Action. Durant cette période, nous avons été lauréats de l’Institut du Service Civique et nous avons pu intégrer également un incubateur d’entreprises sociales : le SenseCube. Aujourd’hui, je suis à plein temps au sein d’Activ’Action.

 

Pourquoi avez-vous décidé de fonder Activ’Action ?
Fabien Schmitt : Nous avons décidé de monter Activ’Action suite justement à nos expériences personnelles. Nous avons connu plusieurs période de recherche d’emploi et durant ces périodes, nous avons pu vivre une spirale négative où nous perdions confiance en nous, nous avions l’impression de ne plus avoir d’objectifs et de perdre en potentiel. C’est à ce moment là que nous avons décidé de ne pas nous résigner.

 

Nous voulions créer quelque chose que nous n’avions pas eu durant notre période de retour à l’emploi autour de non pas « quels outils utiliser » mais « comment vivre cette période pour qu’elle soit constructive ? »  Nous avons commencé à effectuer des recherches et plusieurs études de psychologues montrent l’impact qu’a une période de chômage sur l’individu : isolement social, perte d’estime de soi, perte de confiance en soi etc. Nous avons également pris un temps conséquent pour réfléchir sur le Pourquoi d’Activ’Action, notre vision et la vision de l’impact social social que nous souhaitions.

 

Vous proposez 4 ateliers différents… 
Fabien Schmitt : L’Activ’Boost est l’atelier de reprise de confiance en soi. Les participants identifient les sentiments négatifs que l’on peut ressentir lors d’une période de chômage et trouvent les solutions pour aller au-delà de ces sentiments. Ensuite, nous proposons plusieurs jeux pour expérimenter des compétences savoir-être et relationnelles spécifiques (écoute active, l’expression orale, la créativité, le travail en équipe, l’optimisme et la gratitude) qui permettent d’identifier les valeurs ajoutées de son profil.

 

L’Activ’Up permet aux participants d’identifier les freins à la prise d’initiative et comment aller au-delà des ces freins. L’atelier permet également de formaliser son projet, qu’il soit personnel ou professionnel, et de construire un plan d’action concret sur 1 mois. Le tout en équipe.

 

L’Activ’Jump, récemment créé, permet de se repositionner non pas comme un demandeur d’emploi mais comme un offreur d’opportunités. Les participants mettent en avant les valeurs ajoutées de leur profil en partant de ce qu’ils aiment faire dans leur quotidien et déterminer en quoi c’est une opportunité pour un employeur potentiel. Enfin, en groupe, les participants imaginent leur structure de travail idéal pour mieux identifier les employeurs potentiels à contacter. La finalité de l’Activ’Jump est de pouvoir dire à un employeur potentiel : « j’ai besoin de vous parce que… et vous avez besoin de moi parce que… ». Il s’agit là de recréer un lien interdépendant.

 

Enfin, l’Activ’Drink est le moment informel qui rassemble les Activ’Acteurs autour d’une problématique exprimée par un autre membre d’Activ’Action. En utilisant une méthodologie de création d’idée, chaque participant peut proposer des solutions concrètes pour aider celui ou celle qui rencontre un problème dans la réalisation de son projet.

 

En plus de ces ateliers, qui durent 3h, de nombreux Activ’Acteurs ont créé leur propre atelier en fonction des compétences qu’ils voulaient acquérir ou transmettre. Nous avons par exemple aujourd’hui l’Activ’Théâtre, l’Activ’English, l’Activ’Cultureux, l’Activ’DoItYourself, l’Activ’CV etc.

 

Qui sont les bénévoles d’Activ’Action ? 
Fabien Schmitt : tout le monde peut participer aux ateliers et s’investir au sein d’Activ’Action, peu importe l’âge, le niveau d’étude, la durée de la recherche d’emploi etc. De plus, Activ’Action c’est également la possibilité de tester de nouvelles choses : nous donnons la possibilité aux Activ’Acteurs de devenir animateur. Ainsi, ce sont les Activ’Acteurs qui transmettent l’énergie qu’ils reçoivent durant les ateliers à d’autres personnes. Nous avons pu former déjà 110 Activ’Acteurs dans toute la France et à l’étranger également.

 

Grâce à ce principe, nous avons pu essaimer Activ’Action rapidement. Nous sommes désormais présents dans 15 villes dans 6 pays différents (France, Belgique, Singapour, Bénin, Pays-Bas, Egypte). Ce sont près de 3000 personnes qui ont participé aux ateliers Activ’Action en 2 ans.

 

A quels problèmes, en plus de la recherche d’emploi, sont confrontés les demandeurs d’emploi actuellement ?
Fabien Schmitt : Nous constatons aujourd’hui que les problèmes rencontrées durant une période de recherche d’emploi sont particulièrement liés à la perte d’énergie et à l’isolement social. On voit aujourd’hui qu’on peut avoir les meilleurs outils du monde au retour à l’emploi (le meilleur CV, la meilleure lettre de motivation) mais si on n’a pas l’énergie nécessaire pour les utiliser, ils deviennent inutiles.

 

C’est pour cela également qu’il est important de pouvoir maintenir un niveau d’énergie et une spirale d’action suffisamment forte pour pouvoir faire face à l’ensemble des difficultés que l’on peut rencontrer durant une période de chômage.

 

Activ’Action / contact@activaction.org / Facebook

 

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