L’entreprise Red Kiwi a lancé Invata, une plateforme de formation collaborative où le prix des formations baisse selon le nombre d’inscrits. Une jeune pousse made in Alsace retenue par l’association Lab RH, qui fédère des startup innovantes dans le domaine des ressources humaines, pour deux projets nationaux.
Comment fonctionne Invata ?
Thomas Gresset : D’abord, les formateurs sont recrutés individuellement : Invata n’est pas un catalogue. Le formateur fixe lui-même le prix de sa formation et celui-ci est divisé en parts égales entre les participants : plus il y a d’inscrits, plus le prix baisse pour tous. La plateforme est gratuite pour les participants et facture l’équivalent de 5% du chiffre d’affaire réalisé par formation.
Ce pourcentage inclut l’accompagnement individuel de chaque formateur et il n’est facturé qu’une fois la formation terminée. Les visiteurs peuvent contacter les formateurs en direct et voir les avis des personnes qui ont déjà suivi la formation.
Pourquoi avoir décidé de créer cette plateforme de formations mutualisées ?
Thomas Gresset : Invata a été créé parce que j’avais, moi et mes contacts professionnels, besoin d’un outil qui n’existait pas. En tant que dirigeants de TPME ou freelances, nous avions envie de suivre des formations non certifiantes, prises en charge par nos OPCA.
Or, les formations inter-entreprises pointues coûtent trop cher ou se tiennent à Paris à des dates éloignées, non modifiables. Il fallait donc mettre au point un endroit où trouver des formations professionnelles qualitatives, proche des entreprises, dans des délais courts, à un prix avantageux, qui mette en avant le savoir-faire d’experts locaux.
Qui a oeuvré à la création d’Invata ?
Thomas Gresset : Invata est un projet de l’entreprise Red Kiwi : créés tous deux par moi-même, qui ait construit toute ma carrière dans la formation professionnelle côté organisme de formation. J’ai a été rejoint par Pascale Berndt, formatrice de formateurs, ancienne directrice d’organisme de formation.
Pour la technique, nous avons été accompagnés depuis le départ par Stéphane Becker qui a développé (et améliore encore !) la plateforme www.invata.eu. Une communicante a été embauchée en avril 2016 afin de renforcer les effectifs. Les compétences réunies permettent d’accompagner les formateurs de la création à la commercialisation de leurs formation en passant par la communication.
Vous dites « vous rapprocher des principes de l’économie collaborative »…
Thomas Gresset : Invata mutualise équitablement le prix de la formation, respectant une juste rémunération du formateur puisqu’elle est librement choisie. Les frais d’utilisation sont très faibles et ne sont facturés qu’une fois l’action de formation terminée : pas de droit d’entrée ni de commission qui assomme les utilisateurs.
La structure est horizontale : pas d’intermédiaire entre le formateur et ses clients potentiels. Le fonctionnement repose sur une base communautaire : une session de formation se remplit si chacun partage le bon plan dans son réseau. La qualité des formations est jugée par ceux qui y ont assisté : la recommandation se fait par les pairs.
Invata a été sélectionné par le Lab RH… Dites nous en plus ?
Thomas Gresset : Le Lab RH, association loi 1901, regroupe 240 startup qui promeuvent l’innovation dans les services de ressources humaines. Nous sommes membres actifs dans cette association et nous vous livrons deux scoops ! Premièrement : nous avons été sélectionnés pour figurer dans un ouvrage sur l’innovation RH qui paraîtra cette année chez Dunod.
Deuxièmement, nous avons été choisis pour devenir les ambassadeurs de l’association pour le Grand Est ! Notre rôle sera de constituer une communauté d’entreprises, de la plus grande à la plus petite, qui veulent prouver que le développement d’une structure passe par le développement de son capital humain.
Un conseil pour un(e) entrepreneur(e) ?
Thomas Gresset : C’est qu’il faut piloter son projet avec sa tête, son coeur et ses tripes. La tête parce qu’il faut regarder la réalité en face, rester objectif et savoir se remettre en cause. Le cœur, parce qu’il faut croire en son projet, en son idée originelle, se concentrer sur les raisons qui ont poussé à la réalisation et sur l’objectif qu’on poursuit.
Ses tripes, parce qu’il faut avoir l’estomac bien accroché pour résister aux montagnes russes qu’on vit lorsqu’on entreprend ! Quand c’est trop compliqué avec un des trois « gouvernails », je m’en remets à un autre et c’est reparti !
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