Imaginez : un après-midi d’hiver, vous poussez la porte du café littéraire Les Petites Fugues. Confortablement installé(e) dans un fauteuil de récup’, Élodie vous apporte une tasse de chocolat viennois et une part de tarte. Pour ces douceurs maison, vous payez ce que vous voulez. A la table voisine, des amis jouent au Cluedo.
Vous choisissez parmi les étagères pleines à craquer un bouquin, conseillé par Marie. Avec un peu de chance, son chat vous accorde quelques ronrons. « Il s’appelle Pitre. Ben oui, c’est le chat Pitre de la librairie », explique Elo en partant dans un grand éclat de rire.
Un financement sur Ulule pour transformer Les Petites Fugues
Pour faire de ce projet une réalité, Elo et Marie mènent depuis mars 2016 une campagne de financement participatif sur Ulule. Les 5000€ leur serviront d’apport pour négocier un crédit, nécessaire pour racheter un fonds de commerce et à le redécorer à leur image : atypique.
Marie étudie pour devenir libraire, affectionne les grands classiques du 19ème siècle et les livres qui sortent des sentiers battus. Elo travaille comme écrivain publique, adore la littérature japonaise et les ouvrages historiques. « A chaque fois qu’on était en galère, on ne pensait pas « allons élever des chèvres dans le Larzac » mais « allez, on crée notre café littéraire ! » »
« L’hiver dernier, j’ai vu que la vidéothèque Les Petites Fugues cédait son fonds de commerce. Malheureusement, nous n’avons pas pu le racheter mais le projet était lancé. Nous avons gardé le nom, il correspond bien à notre délire, » raconte Elo.
Elodie et Marie, deux strasbourgeoises passionnées de lecture
Leur délire ?
– Proposer à la lecture ou l’achat des livres d’occasion de tous genres, un coin papeterie et une borne pour les livres numériques
– Organiser des « débats brioches » littéraires, « car les discussions sont moins âpres avec de la brioche. Si si. »
– Mettre à disposition du club de lecture des « livres anonymes. Je cache la couverture, vous ne savez pas sur quel genre vous allez tomber. Le défi : lire jusqu’au bout ! »
– Laisser une boîte à livres devant le café, libre aux passants de se servir à condition de déposer un autre bouquin
Un café littéraire à Strasbourg Krutenau pour réhumaniser le livre
Derrière ces idées, un même but : faire (re)découvrir aux strasbourgeois le plaisir de la lecture et de nouveaux ouvrages « surtout étrangers » et « réhumaniser le monde du livre ».
Si leur histoire se déroule bien, Elo et Marie écriront de nouveaux chapitres : l’investissement dans un Puf, une machine pour imprimer soi-même un livre et l’embauche d’une personne malvoyante pour sensibiliser à la lecture en braille. Ou encore créer une association pour lire des romans dans les maisons de retraites, les prisons ou les hôpitaux. Bref, là où les gens n’ont pas accès à la lecture. Envie d’écrire la conclusion de ce roman avec Elo et Marie ? C’est par ici.
Léa Davy