Et vous, quelles raisons vous motiveraient à faire 20, 50 kilomètres ou plus pour manger dans un restaurant en particulier ? Une carte courte de plats entièrement faits maison, avec des produits frais, locaux et de saison ? C’est le cas de Lotel, restaurant niché à Oberhaslach, dans la Vallée de la Bruche. Depuis son ouverture en 2013, l’établissement compte des habitués prêts à faire des kilomètres pour sa cuisine. On vous en dit plus ?
Vincent Chartier, diplômé du CEFFPA d’Illkirch, a 25 ans lorsqu’il reprend l’ancienne ferme familiale, où ses parents proposent une cuisine simple et des tartes flambées le week-end. Pour l’ancien apprenti du chef Vincent Jung, au Crocodile (Strasbourg), proposer une carte de 3 entrées, 3 plats et 3 desserts relève de l’évidence.
« Quand on est cuisinier, il faut faire le job de A à Z. C’est la base du métier. »
« C’est aussi plus satisfaisant pour moi de travailler et respecter un beau produit. J’évite la routine en changeant la carte régulièrement. » Le journée du chef débute vers 9h en cuisine, après la livraison des produits frais, en grande majorité issus de la Vallée de la Bruche. La safran par exemple vient d’un jeune producteur… Du même village.
Vincent Chartier, une cuisine locale
En ce moment, l’ardoise affiche des oeufs parfaits à 63° avec une mousse de pomme de terres truffée, un dos de skreï (« c’est la saison ») accompagné d’une mousse de patates douces et crème de safran ou une assiette gourmande de mignardises maisons avec panna cotta, crème brûlée, entremet au chocolat, mousse au chocolat blanc et gâteau à la banane.
Vincent Chartier, qui apprécie de « mettre de la couleur » dans ses plats, prête aussi attention à la présentation. « On est une famille d’artistes, j’aime l’idée qu’on mange d’abord avec les yeux… Mais il faut que ce soit bon derrière, évidemment ! » Le service est assuré par son frère.
Lotel, une nouvelle génération en cuisine
Quel regard Vincent Chartier porte-t-il sur l’évolution de son métier ?
« J’ai l’impression qu’avec les scandales sanitaires, et la prise de conscience écologique, une nouvelle génération de cuisiniers partagent mon état d’esprit. »
« Après, il faut être passionné. Tout le monde ne veut pas passer 12h en cuisine chaque jour. Je comprends que certains restaurateurs abandonnent et fassent du tout prêt ou utilisent des produits déjà travaillés. » Pour le chef, qui a peiné à convaincre les banques de son projet, la fidélité de sa clientèle représente une « petite victoire ». Mais pas d’excès de confiance pour autant : « Je ne prétends pas faire de plats exceptionels, je cuisine juste de bons produits », affirme-t-il.
Lotel / 24 Rue de Molsheim, 67280 Oberhaslach / 03 88 50 99 61 / Facebook