Le cabinet d’architectes strasbourgeois ViO, et Burger, son partenaire constructeur de maisons à ossatures bois, ont été lauréat du concours Tango&Scan 2015. A quelques jours de la clôture des candidatures 2016, Violeta Hristodoulova et Oliver Hasse nous racontent leur parcours.
Pour rappel, Tango&Scan vise à faire émerger des projets innovants entre jeunes entreprises et entreprises classiques, dans tous domaines (numérique, culture, design…) L’année dernière, le projet Ame Studio (porté par ViO Architectes et Burger) avait fait partie des 15 lauréats. Le jury avait été séduit par leur concept de mini maison design toute équipée (lit, petite salle de bain, plomberie, électricité et même cheminée) montable en une seule journée. Le secret : l’entreprise Burger préfabrique 95% de la maison dans son usine de Lièpvre. La maison, « découpée » en deux modules, a juste à être acheminée, assemblée puis entourée d’une sorte de coque pour l’isolation.
Quand avez-vous décidé de participer au concours Tango&Scan ?
Violeta Hristodoulova : je réfléchissais déjà sur le concept de maison préfabriquée et modulaire depuis deux ans. Olivier Hasse m’a rejointe sur le projet et nous avons crée ViO Architectes en 2015. En mai, la même année, nous avons pris contact avec Burger car nous avions besoin d’un constructeur pour ces maisons. Un ancien lauréat de Tango&Scan m’a parlé du concours une semaine plus tard. Les conditions collaient pile poil avec ce que nous voulions faire donc nous avons proposé à Burger de participer.
Comment avez-vous constitué votre dossier de candidature ?
Violeta Hristodoulova : En fait, cela s’est fait assez naturellement car nous étions très complémentaires. Au premier rendez-vous, nous avons discuté comptabilité. Au second rendez-vous, les plans de la maison étaient déjà faits donc il n’y avait plus qu’à résoudre tous les détails techniques. Il y a eu beaucoup de travail pour passer des plans au premier prototype, que nous avons inauguré en avril.
Quelles ont été vos difficultés ?
Violeta Hristodoulova : Pour la première fois, nous devions parler d’une maison comme d’un produit qui sera commercialisé. En tant qu’architectes, nous n’avons vraiment pas l’habitude. Ensuite, ce n’était pas évident d’expliquer de manière compréhensible le concept Ame Studio
Avez-vous des conseils à donner aux professionnels(lles) qui vont tenter Tango&Scan cette année ?
Oliver Hasse : vous devez vraiment être en phase et en synergie avec votre partenaire, dès le début. Les deux parties doivent savoir ce qu’elles vont y gagner : avant d’être un concours, c’est un projet économique.
Au-delà de Tango&Scan, que représente pour vous la réalisation du projet Ame Studio ?
Violeta Hristodoulova : il nous a permis de faire un pas vers un marché perdu par les architectes, celui des petites surfaces et des maisons particulières.
Quelles sont les actualités d’Ame Studio ?
Oliver Hasse : la première maison est commercialisée depuis avril, nous travaillons maintenant sur des maisons plus grandes, avec une ou deux pièces. Nous pensons aussi à appliquer ce concept pour les logements étudiants. Des studios pourraient rapidement être installés pour eux, dans des jardins ou sur des terrains inoccupés. Nous allons proposer l’idée à l’université de Strasbourg.
En quelques mots : un bon projet est cohérent, complémentaire et en synergie avec son partenaire… Et, surtout, à déposer chez Accro avant le 8 juin 2016. 250 000 euros seront répartis entre les 17 lauréats de Tango&Scan.