Les pinceaux guérisseurs

Parce qu’elle ne supportait plus le management dans son entreprise, Nathalie a tout quitté pour fonder l’Atelier Caméléon, où elle propose des ateliers de peinture et de relooking de meubles. Un prétexte, parfois, pour panser les blessures des participants… Tout en guérissant les siennes ?

 

« Je n’étais plus en accord avec moi-même. J’ai pris ma décision : j’arrête tout, je reviens en Alsace. » Nathalie atteint ce stade après 9 mois de combats pour faire entendre à sa direction le malaise de l’équipe qu’elle dirige au sein d’un grand groupe. Sans succès. Virage à 360° : elle décide de créer l’Atelier Caméléon, pour proposer des cours de peinture et de relooking de meubles.

 

« Quitte à me reconvertir, autant que ce soit un métier passion, explique Nathalie. Peindre, c’est oublier ses tracas, lâcher prise, réveiller sa créativité. »

 

Un état d’esprit qu’elle essaye d’insuffler aux participants de ses cours. Cours qui deviennent parfois « un prétexte à la discussion et au partage, » reprend Nathalie, qui a commencé à peindre auprès de son grand-père, menuisier mais amateur d’aquarelles.

 

« Tout est dans l’écoute des gens. Ils veulent se sentir pris en compte, respectés. » Des valeurs qui n’étaient plus présentes dans son ancien métier : « Je travaillais dans la comptabilité puis dans la gestion clientèle/fournisseurs. Ironiquement, les salariés n’étaient plus des personnes mais des chiffres. »

 

« L’humain, ils s’en fichaient »

Nathalie a commencé par alerter l’inspection du travail de son ancienne boîte. Puis elle s’est engagée auprès d’un syndicat, le climat dans son équipe et l’entreprise devenant de plus en plus tendu. Mais ses tentatives se heurtent « à une direction qui ne voulait pas entendre. Et aussi à l’injustice de se rendre compte que l’humain, ils s’en fichaient. »

 

Alors désormais, c’est au coeur de son activité qu’elle essaie de le placer, l’humain. Nathalie fait le choix d’un atelier itinérant : c’est elle qui se déplace pour ses cours et stages, à la Cab’Anne des Créateurs de Schiltigheim (Strasbourg), à Geispolsheim, à Niderviller (près de Sarrebourg) et à Froeschwiller (au nord d’Haguenau). « Pour que l’art soit accessible à tous. »

 

Elle monte actuellement sur des ateliers pour des personnes en précarité, en réinsertion ou des chômeurs. Objectif : « leur redonner confiance en eux, le sentiment qu’ils ont une valeur, une place dans la société. » L’exact opposé, encore une fois, de son ancien poste et d’une mentalité où « tout ce qui comptait, c’étaient les chiffres, le rendement. »

 

Peinture et développement personnel

Si Nathalie n’a pas pu faire évoluer les consciences dans son ancienne entreprise, elle s’y attèle maintenant. « Les participants aux ateliers n’osent pas. Ils sont très formatés, ils ont peur d’être jugés, du regard de l’autre. Alors généralement, ils veulent reproduire quelque chose. Je les laisse faire. »

 

« Au fur et à mesure, ils se trompent, ils choisissent finalement une autre couleur ou une technique que je leur enseigne. Et, au final, ils créent quelque chose qui leur ressemble vraiment et ils en sont les premiers étonnés. »

 

Pour y parvenir, elle utilise des techniques de développement personnel et d’écoute active. La consécration pour la peintre ? Entendre « j’adore ce que j’ai fais » ou « tu m’as plus apporté en une journée que ma psy en trois ans ! ». Et l’inverse est probablement vrai. Ses élèves lui apportent plus que les 3 ans passés dans son ancienne entreprise.

 

Atelier Caméléon / 07 54 84 54 31 / nathalie@ateliercameleon.fr / Facebook

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